Vers l'âge de dix-huit ans, il renonça à la fortune d'un de ses oncles pour aller à Rome étudier les sciences ecclésiastiques. Rien de plus édifiant que sa vie d'étudiant : pauvreté, mortification, prière, travail, silence, vie cachée, habitaient sa modeste cellule.
Après plusieurs années d'étude opiniâtre dans les universités, il travailla seul quelques années encore, dans le silence et la solitude, et quand, devenu prêtre par obéissance, il commença à se livrer au ministère des âmes, son esprit facile et profond avait acquis une science fort remarquable, si bien qu'il passa toute sa vie pour l'un des plus savants théologiens de Rome.
Son angélique pureté eut à subir les plus rudes assauts ; mais il sortit toujours vainqueur de tous les pièges, et reçut comme récompense la grâce de ne jamais ressentir, le reste de sa vie, aucun mouvement, même involontaire, de la concupiscence charnelle.
Un jour, Philippe fut tellement embrasé de l'amour de DIEU, que deux de ses côtes se rompirent pour donner plus de liberté à ses élans séraphiques. Souvent ses entretiens avec NOTRE SEIGNEUR étaient si suaves, qu'il n'y pouvait tenir et se mourait de joie, ce qui lui faisait pousser ce cri : « Assez, SEIGNEUR, assez ! »
Philippe visitait les hôpitaux, soignait les malades, assistait et instruisait les pauvres, passait de longues nuits dans la prière, aux catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Partout et à toute occasion, il cherchait à gagner des âmes à DIEU.
Il aimait surtout les jeunes gens ; il les attendait à la sortie des écoles, se mêlait à leurs rangs et conversait avec eux ; il les abordait sur les places publiques, les cherchait jusque dans les ateliers et les magasins, en confessait une multitude, en retirait un grand nombre du vice : "Amusez-vous bien, leur disait-il souvent ; mais n'offensez pas le Bon DIEU !"
Aussi Philippe exerçait-il sur l'enfance et la jeunesse un ascendant irrésistible, et nul mieux que lui ne mérite d'être regardé comme le patron de ces œuvres de jeunesse si utiles et si répandues de nos jours. Le saint fonda la société des prêtres de l'Oratoire.
Philippe jouait pour ainsi dire avec les miracles, et les résurrections de morts ne coûtaient rien à cet homme extraordinaire. Il se regardait, malgré tout, comme le plus grand des pécheurs, et disait souvent à DIEU : « SEIGNEUR, défiez-vous de moi, car j'ai peur de Vous trahir! »
Philippe mourut dans la joie de l'amour divin, à l'âge de quatre-vingts ans, après quarante-quatre ans de prêtrise, le 26 mai 1595.
Nul Saint n'est resté plus populaire à Rome.
Pratique. Sachez vivre de la vie intérieure au milieu des occupations extérieures.
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