vendredi 30 septembre 2011

8 - Du moyen de faire cette seconde purification (Saint François de Sales)



La raison profonde de faire cette seconde purification, c’est cette certitude absolue du grand mal que le péché nous apporte. Ainsi entrons-nous en parfaite contrition. Car cette contrition véritable bien qu’imparfaite, jointe à vertu des sacrements, nous purifie du péché, proprement dit.
Mais lorsqu’elle est parfaite, elle nous purifie de toutes les affections qui dépendent du péché. Une antipathie naturelle pour une personne nous fait  fuir sa compagnie ; mais s’il s’agit d’une haine mortelle, non seulement nous fuyons et détestons cette personne, mais encore nous éprouvons du dégoût pour ses alliés, parents et amis.
Nous ne pouvons souffrir leur conversation ni même un simple objet pouvant nous rappeler cette personne. C’est pourquoi lorsque le pénitent ne regrette le péché que par un sentiment de contrition léger mais véritable, il prend la ferme résolution de ne plus pécher ; mais lorsqu’il le hait avec une contrition parfaite, totale, il déteste aussi les affections qui dépendent du péché et tout ce qui y conduit.
Il faut donc, Philotée*, augmenter le plus possible notre contrition et notre repentir afin d’englober tout ce qui est en rapport avec le péché.  C’est ainsi que Madeleine, après sa conversion, perdit à ce point le goût des péchés et des plaisirs qu’elle avait connus que plus jamais elle n’y pensa. Quant à David, il disait qu’il haïssait non seulement le péché, mais aussi tout ce qui y conduit.   C’est en ceci que consiste la jouvence de l’âme que ce même prophète compare à la mue de l’aigle.
Pour parvenir à faire vôtre ce sentiment de contrition, il faut vous ce sentiment de contrition, il faut vous exercer avec soin aux méditations qui suivent. Si vous les pratiquez correctement, elles déracineront de votre cœur, avec la grâce de DIEU, le péché ainsi que ses principales affections.  Je les ai établies à cet usage.  Faites-les l’une après l’autre selon l’ordre indiqué et n’en prenez qu’une chaque jour, le matin si possible, qui est le temps le meilleur pour les activités de l’esprit.  Vous penserez souvent au cours de la journée. Au cas où vous ne seriez pas habituée à la méditation, reportez-vous à la seconde partie.

*Philothée : qui penche pour Dieu
in La Vie Spirituelle dans le Monde (ou Introduction à la Vie dévote)

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