SAINT PAUL
Premier Ermite
(229-342)
La gloire de ce grand Saint est d'avoir frayé la voie du désert à d'innombrables générations de solitaires et de n'avoir été surpassé par personne dans la pratique de la prière et de la pénitence.
Il naquit dans la Basse-Thébaïde, en Egypte, vers l'an 227. Orphelin dès l'âge de quinze ans et possesseur d'un très riche patrimoine, il abandonna tout pour obéir à l'impulsion divine.
S'enfonçant dans la solitude, il arriva à une caverne creusée dans les flancs d'une montagne, et dans laquelle coulait une source limpide. Il prit ce lieu en affection et résolut d'y passer sa vie. Un palmier voisin lui fournissait son repas et son vêtement; l'eau claire de la fontaine était son unique boisson.
PAUL avait vingt-deux ans quand il se retira du monde ; il vécut dans le désert jusqu'à l'âge de cent treize ans ; il passa donc quatre-vingt-onze ans sous le regard de DIEU et loin de la vue des hommes, et nul ne pourra jamais nous dire ni les merveilles de vertu qu'il a accomplies, ni les ineffables douceurs de sa vie pénitente et contemplative.
Deux faits cependant nous sont connus. Paul avait quarante-trois ans quand DIEU se chargea de le nourrir Lui-même en lui envoyant miraculeusement chaque jour, par un corbeau, la moitié d'un pain. A l'âge de cent treize ans, il reçut la visite du Saint solitaire Antoine.
Antoine âgé de quatre-vingt-dix ans, avait été éprouvé par une tentation de vaine gloire, le démon essayant de lui suggérer qu'il était le plus parfait des solitaires. Mais DIEU lui avait ordonné en songe d'aller plus avant dans le désert, à la rencontre d'un solitaire bien plus parfait que lui.
Après deux jours et une nuit de marche, Antoine suivit la trace d'une louve qui le conduisit jusqu'à la grotte où habitait Paul. Ce fut à grand peine que le Saint voulut ouvrir sa porte au voyageur inconnu. Il ouvrit enfin ; les deux vieillards s'embrassèrent en s'appelant par leurs noms et passèrent de longues heures à bénir DIEU.
Ce jour-là, le corbeau leur apporta un pain entier; ils rendirent grâces au SEIGNEUR, et s'assirent au bord de la fontaine pour prendre leur frugal repas. Antoine, de retour dans sa solitude, disait à ses disciples : « Malheur à moi, pécheur, qui suis indigne d'être appelé serviteur de DIEU ! J'ai vu Elie, j'ai vu Jean dans le désert ; en un mot, j'ai vu Paul dans le paradis.
Paul mourut cette même année, et sa fosse fut creusée par deux lions du désert. Sa vie, parfaitement authentique, fut écrite par saint Jérôme qui termina son récit par ces paroles : "Si DIEU m'en avait donné le choix, j'aimerais mieux la tunique de Saint Paul avec ses mérites, que la pourpre des rois avec leur puissance."
Pratique: Ne vous contentez pas d'admirer les saints, suivez leurs traces.
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SAINT RÉMI
Archevêque de Reims, Apôtre des Francs
(438-533)
SAINT REMI fut l'enfant de la Providence. Ses parents avaient deux enfants, et depuis longtemps n'espéraient plus en avoir d'autres, quand un vieux moine aveugle leur annonça le fils prédestiné.
Les talents et les vertus de Rémi le firent consacrer archevêque de Reims, à l'âge de vingt-deux ans. Sa consécration fut marquée par un prodige : le front de Rémi parut brillant de lumière et fut embaumé d'un parfum tout céleste.
Il montra dès l'abord toutes les vertus des grands pontifes. Les miracles relevèrent encore l'éclat de sa sainteté : pendant ses repas, les oiseaux venaient prendre du pain dans ses mains ; il guérit un aveugle possédé du démon ; il remplit de vin, par le signe de la croix, un vase presque vide ; il éteignit, par sa seule présence, un terrible incendie ; il délivra du démon une jeune fille que saint Benoît n'avait pu délivrer, et opéra bien d'autres merveilles.
L'histoire de sainte Clotilde nous a appris comment Clovis se tourna vers le DIEU des chrétiens, à la bataille de Tolbiac, et remporta la victoire. Ce fut Saint Rémi qui acheva d'instruire le prince. Comme il lui racontait, d'une manière touchante, la Passion du SAUVEUR : « Ah! s'écria le guerrier, que n'étais-je là avec mes Francs pour le délivrer! » La nuit avant le baptême, Saint Rémi alla chercher le roi, la reine et leur suite dans le palais et les conduisit à l'église, où il leur fit un éloquent discours sur la vanité des faux dieux et les grands mystères de la religion chrétienne.
Alors l'église se remplit d'une lumière et d'une odeur célestes, et l'on entendit une voix qui disait : « La paix soit avec vous ! » Le saint prédit à Clovis et à Clotilde les grandeurs futures des rois de France, s'ils restaient fidèles à DIEU et à l'Église. Quand fut venu le moment du baptême, saint Rémi dit au roi : « Courbe la tête, fier Sicambre ; adore ce que tu as brûlé, et brûle ce que tu as adoré. »
Au moment de faire l'onction du saint chrême, le pontife, s'apercevant que l'huile manquait, leva les yeux au ciel et pria DIEU d'y pourvoir. Tout à coup on aperçut une blanche colombe descendre d'eu haut, portant une fiole pleine d'un baume miraculeux ; le saint prélat la prit, avec un sentiment de vive reconnaissance envers DIEU, et fit l'onction sur le front du prince.
Cette fiole, appelée dans l'histoire la Sainte Ampoule, exista jusqu'en 1793, époque où elle fut brisée par les révolutionnaires. Outre l'onction du baptême, Saint Rémi avait conféré au roi Clovis l'onction royale.
Deux sœurs du roi, trois mille seigneurs, une foule de soldats, de femmes et d'enfants furent baptisés le même jour.
Saint Rémi devint aveugle dans sa vieillesse, et profita de cette infirmité pour multiplier ses oraisons. Ayant recouvré la vue par miracle, il célébra une dernière fois le saint sacrifice, et s'éteignit doucement, le 13 janvier 533, âgé de quatre-vingt-seize ans.
Pratique. Priez pour la France, afin qu'elle soit digne de sa mission de Fille aînée de l'Église.
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