"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile
et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales.)
SAINTE MARGUERITE était
nièce de Saint Étienne de Hongrie. Elle vint au monde en 1048, et
montra bientôt de merveilleuses dispositions pour la vertu ; la modestie
rehaussait sa rare beauté, et dès son enfance elle se signalait par son
dévouement aux pauvres, qui ne fit que grandir dans la suite et lui
mérita le nom de mère des orphelins et de trésorière des pauvres de JÉSUS-CHRIST. Forcée
de chercher un asile en Écosse, elle donna l'exemple d'une sainteté
courageuse dans les épreuves, si bien que le roi Malcolm III, plein
d'estime pour elle et épris des charmes de sa beauté, lui offrit sa main
et son trône.
Marguerite y
consentit, moins par inclination que dans l'espoir de servir à propager
le règne de JÉSUS-CHRIST. Elle avait alors vingt-deux ans (1070). Son
premier apostolat s'exerça envers son mari, dont elle adoucit les mœurs
par les attentions délicates, par la patience et la douceur dont elle ne
se départit jamais.
Convertir
un roi, c'est convertir un royaume : aussi l’Écosse entière se
ressentit de la conversion de son roi : la cour, le clergé, le peuple
furent bientôt transformés. Marguerite, apôtre de son mari, fut aussi l'apôtre de sa famille.
DIEU
lui donna huit enfants, qui firent tous honneur à la vertu de leur
pieuse mère et à la valeur de leur père. Dès le berceau elle leur
inspirait l'amour de DIEU, le mépris des vanités terrestres et l'horreur
du péché.
L'amour des pauvres, qui avait brillé dans Marguerite enfant,
ne fit que s'accroître dans le cœur de la reine : ce fut peut-être, de
toutes les vertus de notre sainte, la plus remarquable. Elle eût désiré
être pauvre elle-même à la place des pauvres, et pour les soulager, elle
n'employait pas seulement ses richesses, elle se dépensait tout entière
: « La main des pauvres, aimait-elle à dire, est la garantie des
trésors royaux; c'est un coffre-fort que les voleurs les plus habiles ne
sauraient forcer. »
Aussi
se fit-elle plus pauvre que les pauvres eux-mêmes qui lui tendaient la
main; car elle ne se privait pas seulement du superflu, mais du
nécessaire, pour leur éviter des privations. Quand elle sortait de son
palais, elle était toujours environnée de pauvres, de veuves et
d'orphelins, qui se pressaient sur ses pas.
Avant
de se mettre à table, elle servait toujours de ses mains neuf petites
orphelines et vingt-quatre vieillards ; l'on vit même parfois entrer
ensemble dans le palais jusqu'à trois cents pauvres. Malcolm se faisait
un plaisir de s'associer à sa sainte épouse pour servir les pauvres à
genoux, par respect pour NOTRE-SEIGNEUR, dont ils sont les membres
souffrants.
Une longue-maladie éprouva les dernières années de Marguerite ; la
mort de son époux et d'un de ses fils pendant une guerre lui donna le
dernier coup ; sa mort, qui arriva le 16 novembre 1093, fut admirable
comme sa vie, et jeta le deuil dans tout le royaume d’Écosse.
Pratique. Ne vous attachez pas aux biens de ce monde ; servez-vous-en bien.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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