Cinquième jour du Mois de Sacré-Coeur
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile
et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales.)
BONIFACE, appelé d'abord Winfrid, naquit
en Angleterre, l'an 680. Après une mission prêchée dans sa ville
natale, il demanda à suivre les moines dans leur couvent. Son père
refusa d'accéder à ce qu'il appelait le caprice d'un enfant de sept ans ;
mais une maladie grave que DIEU lui envoya pour le punir le décida
enfin à laisser partir cet enfant de bénédiction.
Devenu professeur après de brillantes études, Wilfrid, par
sa science et son éloquence, acquiert une réputation dont il est
effrayé; alors refusant tous les honneurs, il tourne toute l'ambition de
son zèle vers les contrées encore païennes de la Germanie, et n'a qu'un
désir : devenir apôtre de l'Allemagne.
En 718, il va s'agenouiller aux
pieds du pape Grégoire II et reçoit de lui tous les pouvoirs
apostoliques. Après avoir traversé, en exerçant sa charité pour les
âmes, la Lombardie, la Bavière et la Thuringe, il va se joindre à Saint
Willibrord, apôtre des Frisons; mais il s'enfuit dès qu'il s'aperçoit
que celui-ci veut lui conférer l'épiscopat. Winfrid évangélise alors la
Thuringe, dont les sauvages forêts se couvrent bientôt de monastères et
se peuplent de saints.
La moisson est
trop abondante, il lui faut des auxiliaires ; le pape l'appelle à Rome,
le sacre évêque et change son nom en celui de Boniface.
L'apôtre, secondé par de vaillants missionnaires, travaille avec plus
d'ardeur que jamais à étendre le règne de l'Évangile. Ses saintes
audaces sont bénies du Ciel.
Un jour,
il fait abattre un arbre de superstition, qui servait d'idole à un
peuple aveugle, et quand la foule en fureur va se jeter sur lui, un
prodige vient soudain la calmer : l'arbre énorme se plie sous une main
invisible et vient tomber en quatre tronçons aux pieds du Saint. Le
CHRIST avait vaincu ; des milliers de païens demandèrent le baptême. Boniface était
de nouveau débordé par l'immensité de ses succès ; il fait un appel à
sa patrie, et bientôt de nombreux missionnaires viennent se joindre à
lui ; il obtient du pape d'instituer de nouveaux évêchés et d'organiser
dans ce pays la hiérarchie catholique. Archevêque, légat du pape, Boniface ne
s'attribue point la gloire de ses œuvres ; DIEU est sa seule force et
son seul recours : voilà le secret de ses conquêtes pacifiques.
A ce héros, il ne manquait plus qu'un combat ; à ce triomphateur, il ne manquait plus qu'une victoire. Un matin, Boniface se
préparait à offrir le saint sacrifice, quand une foule armée se
précipite vers lui en poussant des cris sauvages ; son entourage court
aux armes ; mais Boniface sort de sa tente : « Cessez le combat, mes enfants, dit-il; voici venue l'heure de la délivrance ! »
Bientôt
l'apôtre tombe sous les coups de ces barbares avec tous ceux qui
l'accompagnent. On le trouva criblé de blessures, tenant en main le
livre ouvert de saint Ambroise : Du bienfait de la mort. C'était l'an
755.
Pratique. Excitez votre zèle en pensant qu'une âme coûte le sang de JÉSUS-CHRIST.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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