dimanche 5 décembre 2010

05 DECEMBRE - SAINT SABBAS, Abbé / SAINT CHARLES BORROMEE, Archevêque de Milan

"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

SAINT SABAS, né en 439, près de Césarée, en Cappadoce, de parents nobles et pieux, fut mis, à l'âge de cinq ans, sous la tutelle d'un oncle fort méchant ; il s'enfuit et se réfugia dans un couvent.

C'était la Providence qui avait conduit ses pas; il embrassa généreusement toutes les saintes rigueurs de la vie monastique. Dix ans plus tard, le désir de visiter les Lieux sanctifiés par la vie mortelle du SAUVEUR le conduisit à Jérusalem.

Ayant fait son pèlerinage, il résolut de se fixer au milieu des célèbres anachorètes de la Palestine et vécut jusqu'à l'âge de trente ans sous la direction du saint solitaire Théoctiste. Mais il lui semblait que DIEU demandait de lui davantage, et, croyant n'avoir encore rien fait, il s'enfonça dans la solitude voisine pour y vivre avec DIEU seul.

Renfermé dans une petite grotte, il y passait cinq jours de la semaine sans prendre aucune nourriture, uniquement appliqué à la prière, au chant des psaumes et au travail manuel. Chaque samedi il apportait au monastère qu'il avait habité tous les paniers qu'il avait tressés, passait le dimanche avec ses frères et revenait à son ermitage.

Plus tard il se retira sur les bords du Jourdain, où le démon le tourmenta par des spectres horribles, des hurlements affreux, des menaces, des coups, et surtout des apparitions séduisantes. Le Saint, armé de la prière, remporta autant de victoires qu'il eut à livrer de combats, jusqu'à décourager son redoutable ennemi.

Sabas, toujours poussé par le désir d'une solitude de plus en plus profonde, se retira sur des rochers abrupts ; il y établit, pour monter et pour descendre, un gros câble à nœuds qui lui servait de rampe. Il lui fallait aller chercher de l'eau à deux lieues de là et la monter sur ses épaules. Sa nourriture consistait uniquement en racines sauvages ; mais, en revanche, DIEU nourrissait son âme de l'abondance de ses consolations.

Sabas fut découvert par la vue de la corde qui pendait du rocher, et dès lors sa solitude se changea dans une affluence énorme de pèlerins qui venait lui demander communication des biens célestes dont il était rempli.

Beaucoup demeuraient ses disciples, et il groupa dans la vallée un grand nombre de petites cellules pour les recevoir. De grands saints, attirés par la renommée de ses vertus, vinrent eux-mêmes le visiter pour s'instruire à son école.

DIEU permit que Sabas fût éprouvé par le relâchement, la malveillance et la révolte d'un certain nombre de ses religieux. Il s'arrachait parfois à sa solitude, quand la gloire de DIEU le demandait, et plusieurs fois la cour de Constantinople fut édifiée de ses vertus. Il mourut l'an 532.

Pratique:
Défiez-vous du démon, du monde et de vous-même. Ce sont là trois ennemis contre lesquels il faut combattre jusqu'à la mort.








Archevêque de Milan
(1538-1584)

Saint Charles Borromée, né au sein de l'opulence et des grandeurs, devait être l'un des plus illustres pontifes de l'Église dans tous les temps. Sa vocation se révéla d'une manière si remarquable, que son père le destina dès son enfance au service des autels. Neveu du Pape Pie IV, Charles était cardinal avant l'âge de vingt-trois ans, et recevait les plus hautes et les plus délicates missions. 

Après son élévation au sacerdoce, il fut promu à l'archevêché de Milan, qu'il devait diriger avec la sagesse et la science des vieillards. Ce beau diocèse était alors dans une désorganisation complète: peuple, clergé, cloîtres, tout était à renouveler. Le pieux et vaillant pontife se mit à l'oeuvre, mais donna d'abord l'exemple. Il mena dans son palais la vie d'un anachorète; il en vint à ne prendre que du pain et de l'eau, une seule fois le jour; ses austérités atteignirent une telle proportion, que le Pape dut exiger de sa part plus de modération dans la pénitence.

Il vendit ses meubles précieux, se débarrassa de ses pompeux ornements, employa tout ce qu'il avait de revenus à l'entretien des séminaires, des hôpitaux, des écoles, et au soulagement des pauvres honteux et des mendiants. Son personnel était soumis à une règle sévère; les heures de prières étaient marquées, et personne ne s'absentait alors sans permission. Les prêtres de son entourage, soumis à une discipline encore plus stricte, formaient une véritable communauté, qui fut digne de donner à l'Église un cardinal et plus de vingt évêques.

Le saint archevêque transforma le service du culte dans sa cathédrale et y mit à la fois la régularité et la magnificence. Aucune classe de son diocèse ne fut oubliée; toutes les oeuvres nécessaires furent fondées, et l'on vit apparaître partout une merveilleuse efflorescence de vie chrétienne. Ce ne fut pas sans de grandes épreuves. Saint Charles reçut un jour, d'un ennemi, un coup d'arquebuse, pendant qu'il présidait à la prière dans sa chapelle particulière; par une protection providentielle, la balle ne fit que lui effleurer la peau, et le Saint continua la prière sans trouble. 

On sait le dévouement qu'il montra pendant la peste de Milan. Il visitait toutes les maisons et les hôpitaux, et sauva la vie, par ses charités, à soixante-dix mille malheureux. Les pieds nus et la corde au cou, le crucifix à la main, il s'offrit en holocauste, fit des cérémonies expiatoires et apaisa la colère divine. Il mourut sur la cendre, à quarante-six ans.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

Hodiemecum

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