mardi 21 décembre 2010

21 DECEMBRE : TEMPS DE L'AVENT : O ORIENS


O Oriens, * splendor lucis ætérnæ, et sol iustítiæ : veni, et illúmina sedéntes in ténebris, et umbra mortis.
Orient. splendeur de la lumière éternelle , et soleil de justice : venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Prope est iam Dóminus : veníte, adorémus

 Le Seigneur est déjà proche : venez, adorons-le.

Du Prophète Isaïe. CHAP. XLII. (Voir leçons des Matines plus haut)

Que votre arrivée en ce monde est douce et pacifique, ô Jésus ! On n’entend point votre voix retentir avec empire ; et vos mains, encore immobiles au sein maternel, n’essaient même pas de rompre le faible roseau qu’un souffle achèverait de briser. Que venez-vous donc faire dans ce premier Avènement ? Votre Père céleste nous l’apprend par le Prophète. Vous venez pour être un gage d’alliance entre le ciel et la terre. O Enfant divin ! à la fois Fils de Dieu et fils de l’homme, bénie soit votre venue au milieu des hommes ! Votre berceau sera l’Arche de notre salut ; et quand vous marcherez sur la terre, ce sera pour nous éclairer et nous délivrer de la prison des ténèbres. Il est donc bien juste que nous allions au-devant de vous, et d’autant plus que vous faites à vous seul la plus grande partie du chemin. « C’est bien le moins, dit saint Bernard dans son premier Sermon de l’Avent, quand le malade n’a pas la force de marcher au-devant de son Médecin, qu’il tâche de soulever la tête, et de faire quelques mouvements à sa rencontre. Il ne s’agit donc pas, ô homme ! dépasser les mers, de pénétrer les nuages, de franchir a les montagnes : non, le chemin n’est pas considérable. Va seulement jusqu’à toi-même, et tu rencontreras ton Dieu : car il est dans ta bouche, il est dans ton cœur. Va au-devant de lui jusqu’à la componction de ton cœur, jusqu’à la confession de ta bouche ; sors seulement du bourbier de ta malheureuse conscience ; car l’auteur de la pureté ne saurait la choisir pour asile dans l’état où elle est présentement. » Gloire à vous donc, ô Jésus, qui ménagez les fractures du roseau, afin qu’il puisse reverdir et fleurir au bord des eaux dont vous êtes la source ! gloire à vous, dont le souffle tout-puissant se modère, afin de n’étouffer pas la dernière étincelle de cette mèche qui s’éteint, mais qui, n’étant pas encore froide, peut se raviver et luire pour le festin de l’Époux.

HYMNE EN L’HONNEUR DE LA SAINTE VIERGE.

(Composée par saint Pierre Damien.)

Que toute la terre soit en jubilation, que les astres retentissent de nos chants, et qu’un double chœur, au ciel et sur la terre, répète l’épithalame de la Vierge.

Cette Vierge que remplit le Verbe, devient la Porte du Paradis ; elle a rendu Dieu au monde, elle nous a ouvert les cieux.

Heureuse Mère ! Affranchie de la loi d’Ève, elle a conçu sans le secours de l’homme, enfanté sans gémissement.

Sein de Marie, riche trésor ! Il a porté le prix du monde, ce prix glorieux de notre rachat, à nous qu’il a dégagés d’une dette accablante.

Le Fils du Père repose en elle, l’Esprit-Saint la couvre de son ombre ; les très pures entrailles de la Vierge sont devenues le ciel.

Louange soit à vous, Très-Haut, né d’une Vierge ; ineffable honneur soit au Père et au Saint-Esprit.
Amen.

PRIÈRE DU SACRAMENTAIRE GALLICAN.

(In Adventu Domini, Oratio post Prophetiam.)

Auteur de la lumière, qui fécondez toutes choses, vous qui venez visiter un peuple indigne de cet honneur, et qui, parla bouche du bienheureux Jean, accomplissez les oracles prophétiques qui retentirent dans les siècles, en même temps que vous les exécutez par les œuvres qu’il fait paraître au désert ; accordez à votre peuple qui vous en supplie la grâce de vous servir sans crainte, afin que, par les entrailles de votre miséricorde , étant remplis de science, nous méritions d’être dirigés par la vérité.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Le Bhx Schuster, ne commentant que le Liber Sacramentorum, s’en tient au Missel, on trouvera le commentaire de la messe de la Férie au 4ème Dimanche ici.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique


Un enfant naîtra pour vous

Lecture de l’Avent. — Pendant l’Office de nuit, nous entendons le Prophète Isaïe. Il fait paraître le Messie devant nous. Ce passage est sanctifié par l’interprétation de Notre Seigneur lui-même (XVI, 1-8) :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi,
Parce qu’il m’a oint ;
Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux malheureux
Guérir ceux qui ont le cœur brisé,
Annoncer aux captifs la liberté,
Aux enchaînés la délivrance ;
Pour publier une année de grâce du Seigneur,
Un jour de repos de notre Dieu
Et pour consoler tous ceux qui pleurent,
Pour apporter aux affligés de Sion, au lieu de cendre, une couronne,
De l’huile de joie au lieu de l’habit de deuil.
On les appellera désormais « chênes de la justice »
« Plantation du Seigneur qui le glorifie ».
Ils reconstruiront les ruines antiques
Et ils rétabliront les décombres des âges passés.
Ils restaureront les villes abandonnées
Qui de génération en génération ont été ruinées.
Les étrangers vous serviront et feront paître vos troupeaux ;
Les fils des étrangers seront vos laboureurs et vos vignerons.
Mais vous, on vous appellera prêtres du Seigneur,
On vous nommera serviteurs de notre Dieu.
Vous jouirez des richesses des nations et vous serez maîtres de leurs trésors... »
(Maintenant la parole est à l’Église)
« Je me réjouirai dans le Seigneur
Et mon cœur tressaillira dans mon Dieu
Parce qu’il m’a revêtue du vêtement du salut
Et m’a couverte du manteau de la justice,
Comme un fiancé qui se pare de fleurs,
Comme une fiancée qui se pare de joyaux. »
Nous sentons à cette lecture que Noël est proche.
Chants de l’Avent. – Les chants respirent déjà la joie.
« Il nous naîtra un petit enfant et il sera appelé le Dieu fort,
Il siégera sur le trône de David son père et règnera,
Sa puissance reposera sur ses épaules ;
En lui seront bénis tous les peuples de la terre,
Toutes les nations le serviront. » (Répons)
« Vierge d’Israël, reviens dans ta ville,
Pourquoi détournes-tu tristement ton visage ?
Tu enfanteras le Sauveur, le Seigneur,
Une nouvelle oblation pour la terre.
Les hommes se tourneront vers la rédemption.
D’un amour éternel je t’ai aimée
Et c’est pourquoi, avec pitié, je t’ai attirée à moi. » (Répons)
Au coucher du soleil, nous crions vers Dieu : « Lève-toi, lève-toi, enveloppe-toi de force, bras du Seigneur. »

[1] Zach. 6, 12.
[2] Hebr. 1, 3.
[3] Malach. 4, 2.
[4] Is. 9, 2 ; Luc. 1, 78-79.
[5] Cette prophétie désigne Jésus-Christ sous le rapport de son humanité.
[6] Is. 9, 6.
[7] Ps. 71, 16.
[8] Pour faire avec mon peuple une nouvelle alliance.
[9] Galat. 4, 4.
[10] Rom. 2, 4 ; 8, 3.
[11] « Dieu ordonne à ses Apôtres de chanter le cantique de la nouvelle alliance et veut, que ses louanges pénètrent jusqu’aux extrémités de la terre. » (Saint Jérôme).
[12] Cédar, région qui tire son nom de Cédar, fils d’Ismaël, et qui fut connue depuis sous le nom de pays des Sarrasins. Cédar semble désigner ici les Juifs qui avaient été transportés dans ce pays. Selon saint Jérôme, ce passage veut dire « que le peuple des Gentils, auparavant désert, se consacrera aux louanges de Dieu. Ou bien, parce que Cédar signifie ténèbres, et que la pierre, d’après l’Apôtre, c’est J.-C. (I Cor., 10,4), il est ordonné à tous ceux qui étaient autrefois dans les ténèbres et qui ont maintenant embrassé la. foi du Sauveur, de proclamer hautement J.-C. »
[13] Capitale de l’Arabie Pétrée.
[14] Le Seigneur use d’une grande patience à l’égard des pécheurs ; mais, au jour de son avènement glorieux, il viendra comme un guerrier, et réprouvera hautement leur infidélité.
[15] Jerem. 31, 21.
[16] Jerem. 31, 3.
[17] Is. 45, 6.
[18] Is. 16, 1.
[19] Ps. 66, 2.
[20] Eccli. 36, 18.
[21] Johan. 1, 17.
[22] Is. 51, 9.
[23] On dit solennellement les Antiennes O. On les dit à Magnificat, parce que c’est Marie qui nous a donné Jésus, et à Vêpres, parce que le Messie était attendu sur le soir du monde. D’après Honorius d’Autun, ces sept Antiennes se rapportent aux sept dons du Saint-Esprit. Dans la première, Jésus est appelé sagesse, parce qu’il est venu dans l’Esprit de sagesse. Dans la seconde, Adonaï, nom que Dieu indiqua à Moïse sur le Sinaï, parce que J.-C. est venu nous racheter par l’Esprit d’intelligence. Dans la troisième, Radix Jesse in signum populorum, c’est-à-dire en signe de la croix, parce qu’il est venu nous délivrer dans l’Esprit de conseil. Dans la quatrième, Clef de David, parce qu’il ouvre le Ciel aux justes et ferme l’enfer, dans l’Esprit de force. Dans la cinquième, Orient, parce qu’il nous éclaire par l’Esprit de science. Dans la sixième, Roi des Gentils et Pierre angulaire, parce qu’il sauve tous les hommes par l’Esprit de piété. Dans la septième, Emmanuel, parce qu’il vient dans l’Esprit de crainte, mais en donnant aussi la loi de l’amour. Ce nombre septénaire signifie encore les sept misères du genre humain, savoir : l’ignorance ; les peines éternelles et la mort ; l’esclavage du démon ; le péché ; les ténèbres ; l’exil de la patrie. Et voilà pourquoi nous avons besoin d’un Docteur, O Sapientia ; d’un Rédempteur O Adonaï ; d’un Libérateur, O Radix Jesse ; d’un Sauveur, O Clavis David ; d’un illuminateur, O Oriens ; d’un Chef et guide pour ramener à la patrie, soit les Gentils (O Rex Gentium), soit les Juifs (O Emmanuel).
[24] Is. 22, 22 & Apoc. 3, 7.
[25] Is. 44, 7 ; Ps. 106, 14 & Apoc. 3, 7 ; Luc. 1, 79.
[26] Zach. 6, 12.
[27] Hebr. 1, 3.
[28] Malach. 4, 2.
[29] Is. 9, 2 ; Luc. 1, 78-79.
[30] Agg. 2, 8.
[31] Is. 28, 16.
[32] Ephes. 2, 14.
[33] Gen. 2, 7.
[34] Is. 7, 14 & 8, 8.
[35] Is. 33, 22.
[36] Gen. 49, 10.
[Note sur les commentaires de Dom Pius Parsch] A partir du mercredi de la 2ème semaine de l’Avent, l’auteur ne suit plus la lecture continue d’Isaïe au bréviaire.


21 Décembre : O ORIENS 
HODIEMECUM : O Oriens 

 "Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

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