"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales.)
Sainte Scolastique, née
en 480, était la sœur de Saint Benoît, patriarche des moines
d'Occident. Jeune encore, elle fît au foyer paternel de grands progrès
dans la vertu.
Loin
d'imiter les illusions des filles du siècle, elle méprisa la beauté,
les richesses, l'alliance des plus grands princes, en méditant jour et
nuit sur les moyens de renoncer aux choses de la terre pour s'allier à
JÉSUS-CHRIST. Suivre Benoît dans la solitude était son unique
aspiration. On sait qu'elle se consacra à DIEU dès sa plus tendre
jeunesse, et qu'elle se rapprocha de son saint frère quand il se fut
établi au mont Cassin, afin de profiter de ses leçons et de ses
exemples.
Benoît
ne consentait à voir sa sœur qu'une fois par an, avant le Carême, et
alors la sainte sortait de son cloître, et le frère, de son côté, allait
au-devant d'elle ; ils se rejoignaient sur le flanc de la montagne,
et on voit encore le petit sanctuaire érigé, croit-on, sur les ruines de
la chaumière où Saint Benoît et Sainte Scolastique eurent leur suprême entretien resté si célèbre.
Le 9 février 543, Scolastique était
allée visiter son frère, comme de coutume. La journée se passa dans de
saints entretiens, et la nuit arriva sans qu'ils s'en aperçussent. "II
est trop tard pour vous retirer, dit la sainte à son frère; parlons
jusqu'à l'aurore des joies de la vie céleste. — Que dites-vous là, ma
sœur? reprit Benoît ; je ne puis passer la nuit hors de mon couvent."
Scolastique,
affligée de ce refus, se pencha sur la table, et, la tête entre ses
mains, pria DIEU en versant d'abondantes larmes. Sa prière fut si
promptement exaucée, que le tonnerre grondait déjà quand elle releva la
tête, et que la pluie tombait par torrents, bien que le ciel fût
auparavant serein et sans nuage : « Qu'avez-vous fait, ma sœur? dit
l'homme de DIEU. —; Je vous ai supplié, dit Scolastique, et vous n'avez pas voulu m'écouter; j'ai invoqué NOTRE-SEIGNEUR, et voilà qu'il m'exauce. »
Dans
l'impossibilité de sortir, Benoît resta par force ; les deux saints
veillèrent toute la nuit, s'entretenant du bonheur des élus.
Le
lendemain, la pieuse vierge retourna à son couvent, et Benoît à son
monastère ; mais le troisième jour, l'homme de DIEU, dans sa cellule,
élevant les yeux en haut, vit l'âme de sa sœur s'envoler dans les airs
sous la forme d'une colombe et se perdre dans les profondeurs du ciel.
Benoît
voulut faire déposer le corps de sa sœur dans le tombeau qu'il avait
préparé pour lui, afin que leurs corps fussent unis dans la mort comme
leurs âmes l'avaient été dans la vie.
On
aime à trouver, dans la vie de plusieurs illustres saints, ces amitiés
fraternelles, dont l'amour divin, bien plus que le sang, était le lien
et le terme.
Pratique. Priez avec foi ; vous n'obtenez pas, parce que vous priez mal.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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