"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales.)
SAINTE AGATHE
Vierge et Martyre
(+ 254)
Deux villes de Sicile, Palerme et Catane, se disputent l'honneur d'avoir donné naissance à Sainte Agathe ; ce qui est certain, c'est qu'elle fut martyrisée à Catane, sous l'empereur Dèce.
Dénoncée au préteur Quintianus, comme chrétienne, Agathe lui
fut amenée. La beauté de la jeune fille le séduisit; il conçut pour
elle une passion criminelle et crut venir à bout de son dessein en la
remettant aux mains d'une femme débauchée, nommée Aphrodisia. Aphrodisia
employa son art et son artifice afin de séduire Agathe, sans
pouvoir y réussir; et après un mois de tentatives, elle s'en fut
trouver le préfet pour lui annoncer l'inutilité de ses efforts.
Le juge alors fit comparaître la servante du SEIGNEUR devant son tribunal.
-"Qui es-tu?
- Je suis noble et d'une illustre famille, toute ma parenté le fait assez connaître.
- Pourquoi donc suis-tu la chétive condition des chrétiens?
- Parce que la véritable noblesse s'acquiert avec JÉSUS-CHRIST dont je me dis la servante.
- Quoi donc! Sommes-nous dégradés de noblesse pour mépriser ton CRUCIFIÉ?
- Oui, tu perds la véritable liberté en te faisant esclave du démon jusqu'au point d'adorer des pierres pour lui faire honneur."
Afin d'apprendre à la jeune fille à mieux parler, Quintianus la fit
frapper sur la joue, et commanda qu'on la conduisit en prison, lui
disant qu'elle eût à se préparer à renier JÉSUS-CHRIST ou à mourir dans
les tourments.
Le lendemain, le juge essaya de gagner Agathe par
des promesses, mais il la trouva inébranlable, et ses réponses
excitèrent tellement la rage du persécuteur que sur son ordre, on
arracha un sein à la Sainte. Elle dit à Quintianus: "N'as-tu pas honte, ô
cruel tyran, de me faire souffrir de cette façon, toi qui as sucé ta
première nourriture du sein d'une femme?"
Quand elle fut rentrée dans la prison où le préfet avait défendu de
lui rien donner, Saint Pierre lui apparut et la guérit au nom du SAUVEUR
: la Sainte s'écria: "Je Vous rends grâces, ô mon SEIGNEUR
JÉSUS-CHRIST, de ce qu'il Vous a plu de m'envoyer Votre Apôtre afin de
guérir mes plaies et de me rendre ce que le bourreau m'avait arraché,"
et la prison fut remplie d'une si éclatante lumière que les gardiens
s'enfuirent épouvantés, laissant les portes ouvertes.
Les autres prisonniers conseillaient à Agathe de
prendre la fuite, mais elle répondit: "DIEU me garde de quitter le
champ de bataille et de m'enfuir en voyant une si belle occasion de
remporter la victoire sur mes ennemis."
Quatre jours après, Agathe fut
ramenée devant le juge qui, la voyant saine et sauve, fut rempli
d'étonnement; sa rage n'en devint que plus grande. Par son ordre, on
roula la Sainte sur des têts de pots cassés et sur des charbons, en même
temps que l'on perçait son corps de pointes aiguës.
Pendant ce supplice, un tremblement de terre survint, et les
principaux ministres de la cruauté de Quintianus furent écrasés. La
ville, épouvantée, vit là un châtiment du Ciel, et le persécuteur,
craignant qu'on ne lui enlevât sa victime, se hâta de la renvoyer en
prison. Quand elle y fut rentrée, Agathe dit:
"Ouvrez, SEIGNEUR, les bras de Votre miséricorde, et recevez mon esprit
qui désire Vous posséder avec tous les transports d'amour dont il est
capable," et en achevant ces mots elle expira (+ 254).
Aussitôt que la nouvelle de cette mort se fut répandue, toute la ville accourut pour honorer les restes de Sainte Agathe, et au moment où on voulut la mettre dans le tombeau, cent Anges, sous la figure de jeunes hommes, apparurent, et au front d'Agathe inscrivirent
ces mots: "C'est une âme sainte; elle a rendu un honneur volontaire à
DIEU et elle est la rédemption de sa patrie."
Quintianus, de son côté, était parti pour se mettre en possession des
biens de la servante de DIEU, mais au passage d'une rivière, un cheval
le mordit au visage et un autre, à coups de pieds, le précipita dans
l'eau où il se noya.
La dévotion à Sainte Agathe ne
tarda pas de se répandre partout, mais nulle part elle ne fut plus
honorée qu'à Catane. Plusieurs fois sa protection a sauvé cette ville
des éruptions de l'Etna, et pour cela il suffisait aux habitants de
donner, comme barrière aux torrents de lave qui descendaient de la
montagne, un objet qui avait touché le corps de la Sainte.
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LES SAINTS MARTYRS DU JAPON
(1597)
Lorsque Saint
François Xavier parut au Japon, cet empire était plongé tout entier
dans le paganisme; quarante ans plus tard, on y comptait plus de deux
cent mille chrétiens, généralement animés de toute la ferveur de
l'Église primitive.
Le
démon jaloux ne tarda pas à soulever une persécution ; elle fut
terrible, mais ne servit qu'à faire éclater les merveilles de la foi
chrétienne.
La liste des premiers
martyrs du Japon en comprend vingt-six : six franciscains, trois
jésuites et dix-sept chrétiens, dont trois jeunes enfants de chœur.
Les
actes des martyrs des trois premiers siècles ne sont pas plus
admirables que le récit des souffrances de ces héros de la foi. Un des
religieux, près de mourir, disait, en parlant de la magnanimité de ces
chrétiens : « J'ai honte de moi-même, en voyant des hommes si récemment
entrés dans le sein de l'Église montrer un tel courage en face de la
mort. »
Un
autre, suspendu à une croix, n'osait se servir que des paroles du bon
larron : « SEIGNEUR, souvenez-vous de moi! » Un pieux jésuite, crucifié,
fit une prédication touchante, du haut de sa glorieuse chaire, aux
païens qui l'entouraient : « Arrivé au terme où vous me voyez, dit-il,
je ne pense pas qu'aucun de vous me croie capable de trahir la vérité.
Eh bien! Je vous le déclare, il n'y a pas d'autre moyen de salut que la
religion chrétienne. Je pardonne aux auteurs de ma mort ; je les conjure
de recevoir le baptême.
Les trois enfants ne furent pas moins admirables. L'un d'eux, nommé Louis,
répondit à un païen qui l'engageait à renoncer à sa foi : « C'est vous,
au contraire, qui devriez vous faire chrétien, puisqu'il n'y a pas
d'autre moyen de salut. » Un autre, nommé Antoine,
résiste aux larmes de ses parents et aux promesses du magistrat. « Je
méprise vos promesses et la vie elle-même ; je désire d'être attaché à
la croix pour l'amour de JÉSUS crucifié. » Du haut de sa croix, il
chanta d'une voix angélique le psaume : Laudate, pueri, Dominum,
Enfants, louez le SEIGNEUR, et il eut le cœur percé d'une lance
au Gloria Patri, qu'il alla chanter dans le ciel.
Les fidèles recueillirent le sang et les vêtements des martyrs, dont l'attouchement opéra des miracles.
Pie
IX les a canonisés le 8 juin 1862, dans une solennité sans exemple, au
milieu d'un grand concours d'évêques venus de toutes les parties du
monde catholique.
Les
missions du Japon comptent parmi les plus intéressantes et les plus
riches d'avenir. De nombreux apôtres, partis de la France, y travaillent
aujourd'hui au triomphe de l'Évangile. Aimons à tourner les yeux vers
ce pays des martyrs et à implorer pour lui la divine miséricorde.
Pratique. Demandez à DIEU de vous faire comprendre qu'il est doux de se sacrifier pour lui.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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