"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales.)
Saint Jean de Matha (1160-1213)
originaire d'une illustre famille, en Provence, au commencement du XIIe
siècle, fut consacré au SEIGNEUR par un vœu, dès sa naissance.
Il
brilla tout jeune encore, par le divin instinct de la charité. On le
voyait distribuer aux pauvres l'argent que ses parents lui donnaient
pour ses menus plaisirs, et tous les vendredis il allait servir les
malades dans les hôpitaux ; là, il pansait leurs plaies et leur
procurait tous les secours qui étaient en son pouvoir.
C'est
par cette conduite admirable, il y a lieu de le croire, que le pieux
jeune homme mérita, de devenir le père d'un grand Ordre de charité. Le
jour où il fut élevé au sacerdoce, il plut à DIEU de montrer aux hommes
la sainteté de son serviteur. Une colonne de feu reposa sur la tête du
nouveau prêtre et manifesta l'onction du SAINT-ESPRIT qui opérait dans
son âme.
Le
bruit de ce prodige s'étant répandu, une nombreuse assemblée assista à
sa première messe. Au moment de la consécration, lorsque Jean élevait
l'hostie, on vit le visage du saint resplendir d'une lumière
surnaturelle et ses yeux se fixer au-dessus de l'autel sur un spectacle
invisible aux assistants. "J'ai vu, dit-il plus tard, un ange tout
blanc, avec un vêtement brillant, portant sur la poitrine une croix de
couleur rouge et bleue; ses bras se croisaient, et il présentait les
mains à deux captifs, l'un chrétien et l'autre maure; ils étaient à ses
pieds dans la posture de suppliants."
C'était
l'annonce claire de l'œuvre qu'il devait établir; il fut en effet
fondateur de l'Ordre de la Sainte-Trinité pour la rédemption des
captifs, dont les religieux portèrent le costume indiqué par la vision.
Qui
dira tout ce que le saint eut à souffrir dans son pénible apostolat? «
Si je n'ai pas le bonheur d'être martyr, disait-il souvent, puissé-je au
moins rester chez les barbares, comme esclave, pour mes frères ! » DIEU
seconda plus d'une fois son zèle par des miracles.
Un
jour que les habitants de Tunis voulaient l'empêcher de ramener en
Europe les nombreux captifs qu'il avait rachetés, il se prosterne et
invoque Marie ; puis, à la grande stupéfaction des infidèles, étend son
manteau en guise de voile sur le navire. Celui-ci, sans rames, sans
voiles, sans gouvernail, vogue bientôt en pleine mer et aborde en moins
de deux jours à Ostie, aux applaudissements d'une foule, émerveillée du
prodige.
Jean de Matha mourut
à Rome usé de fatigue, le 21 décembre 1213, à l'âge de soixante et un
ans, dans la pauvreté et la pénitence, mais chargé d'œuvres et de
mérites. La pauvre petite cellule qu'il sanctifia par ses dernières
années et par sa mort a été conservée jusqu'à ce jour, et semble encore
toute parfumée de ses vertus.
Pratique. Soyez bon et compatissant ; qu'aucune misère ne vous laisse insensible.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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