Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
SAINT FIDÈLE DE SIGMARINGEN,
Capucin et Martyr
SAINT FIDÈLE naquit
en 1577, à Sigmaringen, petite ville d'Allemagne voisine de la Suisse.
Son éducation fut soignée, même brillante, et ses vertus étaient si
appréciées de ses condisciples, qu'ils l'appelaient le Philosophe
chrétien.
Dès lors il s'approchait souvent des sacrements, visitait et
soignait les malades dans les hôpitaux et passait des heures entières au
pied des autels, dans une intime conversation avec JÉSUS-CHRIST. Il
exerça plusieurs années la profession d'avocat à Colmar, en Alsace, et
s'y fit remarquer par sa loyauté, sa haine du mensonge et la sagesse de
ses plaidoyers; il mérita le surnom d'Avocat des pauvres.
Bientôt pourtant la Lumière divine lui fit comprendre qu'il
était difficile d'être en même temps riche avocat et bon chrétien :
aussi il quitta sans hésiter le monde, où il eût fait bonne figure, pour
se retirer chez les Capucins de Fribourg, où il prit l'habit en 1612, à
l'âge de trente-cinq ans.
Les premières années de sa vie religieuse, d'abord remplies de
consolations, furent bientôt éprouvées par de rudes et persistantes
tentations : "Pourquoi avait-il quitté sa profession, où il eût pu faire
beaucoup de bien ? Pourquoi avait-il renoncé à sa fortune, qui lui eût
permis de soulager tant de malheureux?..."
Ces objections, il eut la prudence de les confier au guide de
son âme, qui le rassura et lui dit de prier DIEU avec ferveur pour
connaître sa volonté définitive. DIEU lui rendit dès lors la force et la
paix ; il fit vendre tous ses biens, dont il distribua le prix en
bonnes œuvres, et, dépouillé de tout, il se réjouit d'être désormais un
véritable enfant de Saint François.
Il se félicitait souvent depuis de l'heureux échange qu'il avait
fait avec DIEU : « J'ai rendu à DIEU, disait-il, les biens de la terre,
et DIEU me donne en retour le royaume du Ciel ! » Fidèle ajoutait aux
mortifications de la règle bien d'autres mortifications.
Les meubles les plus pauvres, les habits les plus usés étaient
l'objet de son ambition; les haires, les ciliées, les ceintures armées
de pointes de fer, les disciplines, suppléaient au martyre après lequel
il soupirait; l'Avent, le Carême, les vigiles, il ne vivait que de pain,
d'eau et de fruits secs : "Quel malheur, disait-il, si je combattais
mollement sous un chef couronné d'épines !"
Lorsqu'il fut devenu prêtre, ses supérieurs l'envoyèrent
prêcher, et ses succès furent tels, que la congrégation de la Propagande
le choisit pour aller évangéliser les Frisons, envahis par le
protestantisme.
Son zèle fut celui d'un apôtre ; sa vie sainte et austère était
une prédication si éloquente, qu'elle convertit beaucoup plus d'âmes que
les sermons et les raisonnements. Le martyre vint couronner ses vœux et
ses mérites.
Plusieurs protestants s'emparèrent un jour de lui, et, par haine
de la foi, le transpercèrent à coups de poignards. C'était le 24 avril
1622.
Pratique. Estimez beaucoup la vie religieuse, plus parfaite et plus sûre que la vie du monde.
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SAINTE MARIE-EUPHRASIE PELLETIER
Fondatrice de l'Institut des Soeurs du Bon-Pasteur d'Angers
(1796-1868)
SAINTE MARIE-EUPHRASIE PELLETIER était
la fille d'un médecin bienfaisant; elle naquit le 31 juillet 1796 dans
la petite île de Noir-moutiers, sur la côte de Vendée.
Pendant qu'elle était au pensionnat à Tours, elle connut le
"Couvent du Refuge" où de jeunes femmes, qui n'avaient pas su diriger
leur vie et étaient sorties du droit chemin, étaient reconquises pour
ÉSUS-CHRIST le Bon Pasteur, par des religieuses vêtues de blanc. Elle
entra dans cette maison et en fut la supérieure à 29 ans.
Elle était si accoutumée à voir toutes choses dans la lumière de
DIEU et elle avait aussi une telle intuition de l'oeuvre de DIEU dans
les âmes, qu'elle eut le courage, surmontant la résistance bien
compréhensible de sa maison, de réunir en communauté religieuse à
l'intérieur du couvent ces filles et ces femmes du Refuge, auxquelles
beaucoup avait été pardonné et qui ne cherchaient plus maintenant qu'à
aimer DIEU
Ces pénitentes ou Madeleines vivent selon la règle des
Carmélites sous la direction d'une des religieuses. En 1829, l'évêque
d'Angers demanda au couvent de Tours des religieuses pour une maison
d'éducation destinée à des jeunes filles moralement égarées. La jeune
supérieure accepta la fondation et y fut bientôt envoyée elle-même pour
surmonter les difficultés qui n'étaient pas petites au début.
Elle avait dit un jour: "DIEU m'a donné une double tâche:
développer l'oeuvre des repenties et éveiller des vocations
religieuses". Vers elle accoururent des troupes de jeunes filles. Mère Marie-Euphrasie débutait
alors la réalisation de ce que le SEIGNEUR lui avait montré un jour
dans la prière au moyen de l'image d'une ruche d'où s'envolent de
nombreux essaims.
L'oeuvre appelée à prendre une si extraordinaire expansion ne
devait pas se faire sans la souffrance mais la force de la supporter lui
fut donnée par la grâce de Celui qui, au commencement de ces épreuves,
lui avait dit: "Attends, tais-toi, prie, souffre et espère." Ces mots
devinrent sa devise.
"Notre institut, disait-elle, ne doit connaître que la voie de
l'amour." Cet amour lui gagna les coeurs des "enfants" et des "mères",
qu'elle réunit en si grandes troupes pour le bien des âmes qu'il dut
être fondé des Provinces avec leurs propres maisons-mères et leurs
propres noviciats.
A sa mort, l'association comptait
2,760 membres, 962 Madeleines, 14,755 élèves et enfants, réparties en
110 maisons et en 16 provinces religieuses. L'intrépide fondatrice
mourut du cancer le 24 avril 1868. Mère Marie-Euphrasie Pelletier a été canonisée le jour de l'Ascension 1940 par sa Sainteté Pie XII.
W. Schamoni, Le Vrai Visage des Saints, Desclée de Brouwer, p. 281-282
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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