jeudi 12 mars 2009

12 MARS - SAINT GREGOIRE LE GRAND, Pape

C'est à bon droit que cet illustre Pape est appelé le Grand; il fut, en effet, grand par naissance, — fils de sénateur, neveu d'une sainte, la vierge Tarsille ; — grand par sa science et par sa sainteté ; — grand par les merveilles qu'il opéra ; — grand par les dignités de cardinal, de légat, de pape, où la Providence et son mérite relevèrent graduellement.

II était né à Rome vers l'an 540. GREGOIRE occupa quelque temps la première magistrature de Rome ; mais bientôt la cité qui avait vu cet opulent patricien traverser ses rues en habits de soie, étincelants de pierreries, le vit avec bien plus d'admiration, couvert d'un grossier vêtement, servir les mendiants, mendiant lui-même, dans son palais devenu monastère et hôpital.

Il n'avait conservé qu'un seul reste de son ancienne splendeur, une écuelle d'argent dans laquelle sa mère lui envoyait tous les jours de pauvres légumes pour sa nourriture; encore ne tarda-t-il pas de la donner à un pauvre marchand qui, après avoir tout perdu dans un naufrage, était venu solliciter sa charité si connue. Grégoire se livra avec ardeur à la lecture des Livres saints ; ses veilles, ses mortifications étaient telles, que sa santé y succomba et que sa vie même fut compromise.

On connaît ce fait touchant de sa vie de moine: Passant un jour sur le marché, il vit de jeunes enfants d'une ravissante beauté que l'on exposait en vente. Apprenant qu'ils étaient Angles, c'est-à-dire du pays d'Angleterre, qui n'avait pas encore reçu la foi ; "Dites plutôt des Anges, s'écria-t-il, s'ils n'étaient pas sous l'empire du démon."

II se rendit aussitôt au palais du pape et obtint d'aller prêcher l'Évangile à ce peuple ; mais les murmures de Rome forcèrent le Pape à le retenir. Le Souverain Pontife étant venu à mourir, Grégoire, malgré sa fuite à l'aide d'un déguisement, dut courber ses épaules sous la charge spirituelle de tout l'univers.

L'un des faits remarquables de son pontificat, c'est l'évangélisation de ce peuple anglais dont il eût voulu lui-même être l'apôtre. Grégoire s'est rendu célèbre par la réforme de la liturgie et le perfectionnement du chant ecclésiastique. Il prêchait souvent au peuple de Rome, et lorsque la maladie lui ôtait cette consolation, il composait des sermons et des homélies qui comptent parmi les chefs-d'œuvre de ce grand docteur et que nous sommes heureux de lire encore aujourd'hui.

Son pontificat fut l'un des plus féconds dont s'honore l'Église. Purifié par la souffrance, Grégoire mourut le 12 mars 604. On le représente écoutant une colombe qui lui parle à l'oreille : symbole de sa science inspirée. Il est regardé comme le patron des chantres.

Pratique. Soyez humble comme ce grand pape, qui le premier s'appela « le serviteur des serviteurs de DIEU».

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