(avec le Saint Curé d'Ars)
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile
et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales.)
PIERRE, le
onzième des douze enfants d'un pauvre fermier italien, naquit en 1221 ;
il reçut une éducation plus soignée que ses frères, grâce aux
dispositions extraordinaires d'intelligence et de piété qu'il montra dès
son bas âge.
Tout
enfant, il racontait naïvement à sa mère les visites qu'il recevait des
anges et de la Sainte Vierge. La mère, pour éprouver la réalité de ces
visions, lui ordonna, par un temps de famine, d'aller couper du blé, à
l'époque où il était encore vert ; Pierre y courut et rapporta du blé très beau et très mûr.
Jeune
encore, il résolut de quitter le monde pour la solitude. Sa première
retraite fut une forêt, où il demeura six jours dans un jeûne et une
prière ininterrompus ; puis il gravit une montagne sauvage et se retira
dans une caverne sombre comme un tombeau, sans autre lit que la terre,
sans autre vêtement qu'un cilice.
Pendant
trois ans, malgré son jeûne quotidien, il fut assailli de toutes sortes
de pensées de découragement, de sensualité, de volupté ; mais il était
fortifié par les fréquentes visions des anges. Il consentit à recevoir
le sacerdoce, afin de trouver dans l'Eucharistie un soutien contre les
tentations.
La
sainteté du solitaire lui attira des disciples : ce fut l'origine de
cette branche de l'ordre de saint Benoît dont les religieux sont appelés
Célestins. Ils vivaient sous des huttes faites avec des épines et des
branches, mais DIEU réjouissait leur affreuse solitude par de suaves
harmonies célestes et par la visite des bienheureux esprits.
Bien plus austères que ses religieux, Pierre ne
mangeait que du pain de son très noir et très dur, jeûnant quatre
carêmes, ne prenant généralement que des herbes crues, une seule fois
tous les trois jours.
Couvert
d'instruments de pénitence, il couchait sur le fer plutôt que sur la
terre : une voix céleste vint lui ordonner de diminuer cette pratique
excessive de la mortification.
Il
opérait tant de merveilles, pour ainsi dire sans le vouloir, qu'il
supplia DIEU d'avoir pitié de sa misère et de se servir d'autres
instruments. Qui croirait qu'après une vacance inouïe du Saint-Siège
pendant vingt-sept mois, le choix des cardinaux alla chercher le pauvre
moine au fond de son désert?
Pierre, âgé
de soixante-douze ans, subit en pleurant la violence qui lui fut faite ;
mais, quelques mois après, craignant les responsabilités, se jugeant
au-dessous d'une charge si lourde, à laquelle il est vrai, il n'était
préparé que par sa sainteté, il abdiqua le souverain pontificat, reprit
l'habit de moine et voulut retourner dans sa solitude.
Le nouveau pape, Boniface VIII, redoutant bien à tort qu'à cette époque troublée des hommes de parti n'érigeassent Pierre en antipape, le fit prendre et garder étroitement dans une citadelle.
La mort de PIERRE CÉLESTIN fut aussi sainte que sa vie ; elle arriva l'an 1296.
Pratique. Soyez humble, ayez des goûts modestes; rien ne trouble le cœur comme l'ambition.
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Saint Yves
Avocat
(1253-1303)
Ce célèbre avocat des pauvres, des
veuves et des orphelins né en Bretagne, en 1253, était fils du seigneur
de Kermartin, près de Tréguier. A l'âge de quatorze ans il fut envoyé
aux écoles de Paris, où il étudia la philosophie, la théologie et le
droit canonique; il étudia le droit civil à Orléans, et revint ensuite
en Bretagne.
L'évêque de Rennes le nomma son Official, c'est-à-dire juge des
causes ecclésiastiques. Il reçut alors les Ordres sacrés, sauf la
prêtrise. Sur les réclamations de son Ordinaire, qui était l'évêque de
Tréguier, il alla exercer dans cette dernière ville la même charge qu'à
Rennes.
En 1285, Yves fut ordonné prêtre et nommé curé de Trédrez. Décidé à bien remplir ses nouveaux devoirs, il se démit sa charge d'Official.
Yves fut
le modèle des pasteurs. Il était d'une humilité si profonde qu'il ne
pouvait souffrir la plus petite louange. Il faisait toujours ses
visites à pied, et portait des sandales comme les religieux de saint
François, dont il avait embrassé le Tiers-Ordre. Étant simple étudiant à
Paris, il avait commencé à s'abstenir de viande; à Orléans, il cessa
de boire du vin et entreprit de jeûner tous les vendredis.
Ensuite, augmentant de jour en jour
ses mortifications, il jeûna au pain et à l'eau tous les mercredis,
vendredis et samedis de l'année. Son lit n'était qu'un peu de paille sur
une claie d'osier; et sa Bible, ou une pierre, lui servait
d'oreiller... Il distribuait aux pauvres les revenus de son bénéfice et
de son patrimoine.
Il ne pouvait supporter la vue des pauvres nus: visitant un jour un
hôpital, il y en trouva plusieurs mal vêtus, il leur donna tous ses
habits. Un autre jour que le tailleur lui essayait un habit, il aperçut
dans la cour un pauvre demi-nu ; aussitôt il lui fit donner l'habit neuf
et garda le vieux.
Ce qui a rendu saint Yves illustre,
c'est l'intégrité avec laquelle il exerça sa fonction d'Official. Il
tâchait d'accorder les parties quand il les voyait sur le point d'entrer
en procès; et, lorsqu'elles voulaient plaider, il favorisait toujours
ceux qu'il reconnaissait avoir le meilleur droit. De toutes les causes
qu'il soutint, soit comme juge, soit comme avocat, il n'y en eut jamais
une seule d'injuste. De juge, il devenait quelquefois avocat en faveur
des pauvres et des orphelins
On
cite le cas de cette vertueuse veuve de Tours, qui avait reçu de deux
filous le dépôt d'une valise renfermant une grosse somme d'argent, sous
condition de ne la rendre qu'en présence des deux déposants. Six jours
après, l'un deux sut si bien s'y prendre qu'il obtint la remise de la
valise. Son complice cita alors la veuve en justice, en exigeant le
remboursement intégral de la somme déclarée.
Elle
allait être condamnée, lorsque Yves représenta, en pleine audience, que
la veuve était prête à produire la valise, mais avec la condition sous
laquelle on la lui avait confiée, c'est-à-dire la présence des deux
déposants. Le juge approuva cette conclusion. Pris dans ses propres
filets l'escroc se troubla et finit par avouer que la valise ne
contenait rien d'autre qu'un peu de ferraille.
Yves rendit
sa belle âme à Dieu le 19 mai 1303, âgé de cinquante ans. Les pauvres,
les orphelins, les malheureux le regrettèrent comme leur père
nourricier, leur avocat, leur consolateur.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
Ce célèbre avocat des pauvres, des
veuves et des orphelins né en Bretagne, en 1253, était fils du seigneur
de Kermartin, près de Tréguier. A l'âge de quatorze ans il fut envoyé
aux écoles de Paris, où il étudia la philosophie, la théologie et le
droit canonique; il étudia le droit civil à Orléans, et revint ensuite
en Bretagne.
L'évêque de Rennes le nomma son Official, c'est-à-dire juge des
causes ecclésiastiques. Il reçut alors les Ordres sacrés, sauf la
prêtrise. Sur les réclamations de son Ordinaire, qui était l'évêque de
Tréguier, il alla exercer dans cette dernière ville la même charge qu'à
Rennes.
En 1285, Yves fut ordonné prêtre et nommé curé de Trédrez. Décidé à bien remplir ses nouveaux devoirs, il se démit sa charge d'Official.
Yves fut
le modèle des pasteurs. Il était d'une humilité si profonde qu'il ne
pouvait souffrir la plus petite louange. Il faisait toujours ses
visites à pied, et portait des sandales comme les religieux de saint
François, dont il avait embrassé le Tiers-Ordre. Étant simple étudiant à
Paris, il avait commencé à s'abstenir de viande; à Orléans, il cessa
de boire du vin et entreprit de jeûner tous les vendredis.
Ensuite, augmentant de jour en jour
ses mortifications, il jeûna au pain et à l'eau tous les mercredis,
vendredis et samedis de l'année. Son lit n'était qu'un peu de paille sur
une claie d'osier; et sa Bible, ou une pierre, lui servait
d'oreiller... Il distribuait aux pauvres les revenus de son bénéfice et
de son patrimoine.
Il ne pouvait supporter la vue des pauvres nus: visitant un jour un
hôpital, il y en trouva plusieurs mal vêtus, il leur donna tous ses
habits. Un autre jour que le tailleur lui essayait un habit, il aperçut
dans la cour un pauvre demi-nu ; aussitôt il lui fit donner l'habit neuf
et garda le vieux.
Ce qui a rendu saint Yves illustre,
c'est l'intégrité avec laquelle il exerça sa fonction d'Official. Il
tâchait d'accorder les parties quand il les voyait sur le point d'entrer
en procès; et, lorsqu'elles voulaient plaider, il favorisait toujours
ceux qu'il reconnaissait avoir le meilleur droit. De toutes les causes
qu'il soutint, soit comme juge, soit comme avocat, il n'y en eut jamais
une seule d'injuste. De juge, il devenait quelquefois avocat en faveur
des pauvres et des orphelins
On
cite le cas de cette vertueuse veuve de Tours, qui avait reçu de deux
filous le dépôt d'une valise renfermant une grosse somme d'argent, sous
condition de ne la rendre qu'en présence des deux déposants. Six jours
après, l'un deux sut si bien s'y prendre qu'il obtint la remise de la
valise. Son complice cita alors la veuve en justice, en exigeant le
remboursement intégral de la somme déclarée.
Elle
allait être condamnée, lorsque Yves représenta, en pleine audience, que
la veuve était prête à produire la valise, mais avec la condition sous
laquelle on la lui avait confiée, c'est-à-dire la présence des deux
déposants. Le juge approuva cette conclusion. Pris dans ses propres
filets l'escroc se troubla et finit par avouer que la valise ne
contenait rien d'autre qu'un peu de ferraille.
Yves rendit
sa belle âme à Dieu le 19 mai 1303, âgé de cinquante ans. Les pauvres,
les orphelins, les malheureux le regrettèrent comme leur père
nourricier, leur avocat, leur consolateur.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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