Vingt-sixième jour du Mois de Marie
(avec le Saint Curé d'Ars)
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile
et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales.)
Voilà
sans doute l'un des plus grands saints de l'Église ! Voilà l'une des
vies les plus extraordinaires, tant par les vertus que par les miracles
! PHILIPPE naquit à Florence le 22 juillet 1515. Dès son enfance, on l'appelait le bon petit Philippe, tant il était bon, doux et aimable.
Vers
l'âge de dix-huit ans, il renonça à la fortune d'un de ses oncles pour
aller à Rome étudier les sciences ecclésiastiques. Rien de plus édifiant
que sa vie d'étudiant : pauvreté, mortification, prière, travail,
silence, vie cachée, habitaient sa modeste cellule.
Après
plusieurs années d'étude opiniâtre dans les universités, il travailla
seul quelques années encore, dans le silence et la solitude, et quand
devenu prêtre par obéissance, il commença à se livrer au ministère des
âmes, son esprit facile et profond avait acquis une science fort
remarquable, si bien qu'il passa toute sa vie pour l'un des plus savants
théologiens de Rome.
Son
angélique pureté eut à subir les plus rudes assauts ; mais il sortit
toujours vainqueur de tous les pièges, et reçut comme récompense la
grâce de ne jamais ressentir, le reste de sa vie, aucun mouvement, même
involontaire, de la concupiscence charnelle.
Un jour, Philippe fut
tellement embrasé de l'amour de DIEU, que deux de ses côtes se
rompirent pour donner plus de liberté à ses élans séraphiques. Souvent
ses entretiens avec NOTRE SEIGNEUR étaient si suaves, qu'il n'y pouvait
tenir et se mourait de joie, ce qui lui faisait pousser ce cri : «
Assez, SEIGNEUR, assez ! »
Philippe visitait
les hôpitaux, soignait les malades, assistait et instruisait les
pauvres, passait de longues nuits dans la prière, aux catacombes, sur
les tombeaux des martyrs. Partout et à toute occasion, il cherchait à
gagner des âmes à DIEU.
Il aimait surtout les jeunes gens ;
il les attendait à la sortie des écoles, se mêlait à leurs rangs et
conversait avec eux ; il les abordait sur les places publiques, les
cherchait jusque dans les ateliers et les magasins, en confessait une
multitude, en retirait un grand nombre du vice : "Amusez-vous bien, leur
disait-il souvent ; mais n'offensez pas le Bon DIEU !"
Aussi Philippe exerçait-il
sur l'enfance et la jeunesse un ascendant irrésistible, et nul mieux
que lui ne mérite d'être regardé comme le patron de ces œuvres de
jeunesse si utiles et si répandues de nos jours. Le saint fonda la
société des prêtres de l'Oratoire.
Philippe jouait
pour ainsi dire avec les miracles, et les résurrections de morts ne
coûtaient rien à cet homme extraordinaire. Il se regardait, malgré tout,
comme le plus grand des pécheurs, et disait souvent à DIEU : «
SEIGNEUR, défiez-vous de moi, car j'ai peur de Vous trahir! »
Philippe mourut dans la joie de l'amour divin, à l'âge de quatre-vingts ans, après quarante-quatre ans de prêtrise, le 26 mai 1595.
Nul Saint n'est resté plus populaire à Rome.
Pratique : Sachez vivre de la vie intérieure au milieu des occupations extérieures.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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